Malgré les jours qui ont passé, la souffrance du duc ne fit que s’accentuer. Puis, vint finalement le soir où il craqua.

Il se prit ainsi la tête à deux mains, puis il se mit à gémir comme il ne l’avait jamais fait avant cela. Qu’avait-il fait? Il lui avait enlevé la vie. Isabelle… Sa douce Isabelle n’était plus là et c’était de sa faute. Il n’aurait jamais dû s’être emporté de la sorte. Vouloir gagner ce duel à tout prix lui avait attiré de nombreux ennuis et ce, même s’il était dans une position aussi favorable. Or, il n’aurait jamais cru qu’elle voudrait s’interposer entre son amant et lui.

Son conseiller frappa alors à sa porte. Hector ne répondit pas, car il était impensable pour lui de se montrer dans un état aussi pittoresque. Le vieil homme entra néanmoins dans la pièce sans y être invité. Soit, il n’avait pas d’autre choix que de s’ouvrir à lui, une bonne fois pour toute. Il divulgua donc amèrement :

- Maintes manigances montrent ma malveillance. Mais, ma maladresse marquera ma mémoire.
- Qu’elle soit morte ou vivante, vous l’avez perdu mon cher, ajouta le conseiller sans la moindre retenu. La seule conclusion à ce duel aurait été la fuite dans le cas où vous auriez gagné et la liberté de choisir son fiancé si vous auriez perdu. Or, ce n’est pas vous qui êtes l’amant de celle-ci, mais bien le cocu qui n’a pas su garder son cœur. Êtes-vous fier de vous maintenant? En plus d’avoir rendu ses derniers instants misérables, vous avez déchiré le cœur du seul homme qui méritait vraiment son amour.

Certes, il méritait de se faire parler ainsi. Tout comme il méritait de perdre la seule personne qu'il était en mesure de supporter en ce monde cruel...

Dans un monde ravagé par la guerre, les actes d’infamies avaient atteind leurs appogées. Aucune nation ne fut épargnée par cette hausse incontestée du crime organisé. Soit, les prisons débordaient et les coûts relatifs au maintient de la paix dépassaient largement les réserves gouvernementales. Que faire? Le meilleur moyen d’irradier un fait aussi imposant était par conséquent la signature d’un traité de paix entre les deux camps.

Une nouvelle nation vit alors le jour. Cette nouvelle ère fut annoncée sur toutes les chaînes télévisée. Les honnêtes citoyens se devait de remonter tranquillement la pente, tandis que les hors la lois seraient sournoisement maintenues en liberté à l’intérieur des frontières qu’ils nommaient : « la Patrie Libertine ». Ainsi, les malfaiteurs pouvaient faire tout ce que les limites de leurs immoralités leur autorisaient d’accomplir tant et aussi longtemps que cela ne dépassait pas les frontières établies par leur entente. Cela permettrait alors au gouvernement d’avoir le contrôle sur leurs terres tout en évitant de s’inquiéter sur le sort des exilés étant donné que cela n’était plus de leur ressort.

Certes, voilà maintenant quinze ans que le traité de paix fut annoncé. Je me souviens encore de ce jour comme étant un nouvel espoir pour l’humanité. Le discours du gouverneur de l’Alliance fut à ce moment-là acceuilli par les peuples telle une réponse divine à leurs prières. Le mot de la fin fut néanmoins ce qui me marqua le plus.

« Réjouissez-nous mes frères. Cupidité commune consignera chaque criminel chez cette confédération. »

Je dois malheureusement avouer avoir cru en cet idéal. Un monde dépourvu de criminalité. Quelle utopie! La vérité devint pourtant bien différente de ce qu’on nous avait promis. À l’intérieur de ces frontières, naquit peu à peu les futurs dirigeants de la révolution. Avant même d’avoir été déclanchée, elle s’annonçait déjà plus sournoise et dévastatrice que tout ce qu’on avait connu jusqu’à ce jour. On peut dire qu’on leur avait facilité la vie, car ceux-ci disposaient de tous les effectifs nécessaires pour fonder l’une des armées les plus meurtrière de tous les temps…


Londre, l’an 2076


J’arrivai sur la scène du crime avec mon accolite, Gordan. Déjà, les agents fourmillaient en grand nombre à la recherche de preuves contre l’auteur des meurtres effectués en ces lieux. À en voir la nature des dégâts, je n’eu pas de mal à deviner qu’il sagissait encore une fois de mon homme. Je m’approchai néanmoins de la responsable et je la saluais comme à toutes les fois.

- Salut Wilias. Tu arrives juste à temps.

Elle me présenta le rapport du témoin. Un témoin? Je lu rapidement le contenu de celui-ci, puis je déclarai, le sourire aux lèvres :

- Certes, certains constats couvrant ce crime-ci condamneront carrément ce cafard.

J’appuyai ensuite sur une touche de mon téléphone portable. Le numéro se composa automatiquement, puis je dévoilai la situation à mon supérieur.

- Ne faites rien avant que je sois arrivé sur les lieux, ordonna le comissaire pour clore la discussion…